La quête du Graal : Histoire, portée symbolique et actualité d’une vieille légende

La quête du Graal

 Histoire, portée symbolique et actualité d’une vieille légende

Séminaire donné à L’Artimon-Lausanne par Françoise Bonardel

« Le Graal, c’est le mouvement » (Sylvain Tesson)

Le Roi Arthur et les chevaliers de la Table Ronde réunis autour du Graal

       Que dire aujourd’hui sur la quête du Graal qui n’ait été déjà dit ou redit, par des historiens érudits ou par des ésotéristes en quête du savoir secret qu’est censé symboliser ce vase sacré ? Un graal n’était pourtant à l’origine qu’un grand plat creux dans lequel on servait viandes ou poissons, ou une écuelle dans laquelle on mangeait souvent à plusieurs lors des banquets. Il y a donc loin de cet objet quotidien au Saint Graal dont la quête mobilisa la fine fleur de la chevalerie médiévale réunie autour de la fameuse Table Ronde à la cour du Roi Arthur.

       Dans le premier récit qu’on en connaît – celui de Chrétien de Troyes (XII° s.) -, la quête n’avait rien de spécifiquement chrétien. Si le Graal répandait déjà une lumière céleste plus que terrestre, il n’était pas encore la « sainte écuelle » dans laquelle Joseph d’Arimathie recueillit dit-on le sang du Christ cloué sur la croix. C’est à Robert de Boron que l’on doit le Roman de l’Histoire du Graal (vers 1200) qui accordait une origine chrétienne, et non plus seulement celte, à la légende qui allait inspirer, durant environ trois siècles, les nombreux romans dédiés à cette quête qui allait devenir « un des mythes les plus féconds du Moyen Âge occidental. » (Philippe Walter).

       Partant du récit de Chrétien de Troyes (Perceval ou le conte du Graal), on explorera les différentes versions de la légende tout en insistant sur le symbolisme de l’objet lui-même dans lequel René Guénon disait voir « le centre de l’être intégral ». Un symbole de totalité en tout cas, de plénitude spirituelle et de prodigalité. Mais n’est-ce pas en réalité la quête qui fait exister le Graal ? On n’a pas en effet manqué de s’interroger sur l’existence réelle de cet objet mystérieux, dispensant la nourriture à profusion et accordant la guérison à ceux qui, tel le Roi pêcheur, souffrent d’une blessure qui fait de leur royaume une « Terre gaste » (désolée). Car c’est en tant mythe de guérison, au moins autant que de rédemption, que la quête du Graal a pris place dans l’imaginaire occidental.

       On examinera la place de cette légende dans certains courants ésotériques modernes (Occultisme, Théosophie, Anthroposophie), et son impact sur la création artistique. Car en dehors des nombreuses miniatures et enluminures médiévales dédiées à la quête du Graal, nombre d’artistes modernes et contemporains – musiciens, poètes, peintres, cinéastes - s’en sont inspirés plus ou moins fidèlement afin de délivrer leur propre message qui s’écarte parfois considérablement du récit d’origine. On ne saurait non plus oublier l’importance que revêtit ce mythe dans la vie et la pensée de Carl Gustav Jung dont l’épouse Emma entreprit sur ce thème un livre qui, interrompu par sa mort, fut achevé par Marie-Louise von Franz (La légende du Graal, 1980) et traite en fait de la quête du Soi.

Participation financière : CHF 160.- (CHF 140.- adhérents Artimon, AVS, étudiants).

Inscription au séminaire jusqu’au 31 mars 2025 au plus tard.
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Finance de participation à payer sur place le matin même.